07 avril 2006

Revue de presse images&CPE

MULTIMEDIA tf1.fr
CPE : quand des amateurs couvrent les événements
Par Christophe ABRIC
Photos des interpellations et vidéos des manifestations sont mises en lignes par centaines sur des sites de partage. A force de commentaires, de liens sur des blogs et de solidarité communautaire, ils montrent un dynamisme inédit, signe d'une volonté évidente de témoigner des événements.
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"Flouter" ou ne pas "flouter" les photos d'actualité
LE MONDE | 01.04.06 | 20h18
Faut-il "flouter" les visages sur les photos d'actualité ? La loi impose des règles. "Il faut distinguer ce qui relève de la loi Guigou sur la présomption d'innocence (votée en juin 2000) et ce qui relève de la loi, qui vise à préserver la vie privée", souligne Me Eric Morain, avocat au cabinet Carbonnier, Lamaze, Rasle & Associés. La loi Guigou oblige en effet au "floutage" du visage des personnes mises en cause dans des procédures judiciaires, menottées ou en garde à vue, par respect de la présomption d'innocence. La loi contraint aussi au respect de la vie privée, selon l'article 9 du code civil.
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Le mouvement anti CPE vu par 3 photographes de Couleur d'Orange(Cédric Dhalluin, Philippe Revelli, Olivier Touron)
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A diffuser sans modération.....


Le blog des photographes de 20mn Lille
(membres pour deux d'entre eux de Couleur d'Orange
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C&C

06 avril 2006

Quand Libé découvre enfin flickr...

Un tout petit petit petit billet sur la plus grande vitrine photographique du monde qui est entrain de changer profondément nos usages de la photographie...
Quand la presse française se penchera t-elle enfin sur ce sujet brûlant?
Il y a pourtant des experts és flickr en France et certains historiens de la photographie s'en préoccupent et réfléchissent déjà à ses effets et à ses conséquences....alors?
CHa

Médias
A l'image des amateurs
par Frédérique Roussel
QUOTIDIEN : lundi 03 avril 2006
Les images de la mobilisation anti-CPE se déversent sur la Toile, au gré des prises d'amateurs, de plus en plus nombreux. La pêche est miraculeuse. Sur Flickr (1), le plus grand service de partage de photos en ligne, on comptait dimanche presque 3 200 clichés. Grâce à un système ingénieux de tags (mots-clés), les internautes peuvent associer des balises pour décrire ou expliquer le contenu des images qu'ils mettent en ligne.....
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02 avril 2006

diaporama CPE

Pour voir toutes les images sur les manifs anti-cpe que vous n'avez jamais vu,
flickr (Yahoo! qu'on se le dise quand même:-) s'est fendu d'un riche diaporama.
(cliquez ds le titre pour voir)
CHa

01 avril 2006

pourquoi?


parue le 16 mars dans l'edition parisienne du quotidien Metro, cette photo me laisse sans voix....

difficile d'ignorer la référence... mais pour quelle pertinence?

de toute évidence le photographe n'était pas le seul sur le coup ( cf Photo d'Olivier Touron/ le cpe et les photojournalistes) mais est il le seul à avoir conservé l'image ds sa sélection?

qui as eu l'idée de la fleur, les étudiants ou les photographes?


Camille Pillias

la reference pour ceux qui veulent la revoir

un scann de meilleur qualité d'ici qq jours

images du CPE et internet

Les demandes de Libération et du Monde au début des manifs anti-cpe pour recevoir des photos d'amateurs sur les manifs n'ont absolument pas fonctionné. Leur appel, que l'on a pu constater sur leurs sites internet respectifs n'a eu aucune réponse! zéro réactivité (ou très peu).
Pour la bonne et simple raison, que les jeunes phtographes se sont directement tournés vers internet....
Personnellement, le maximum de photo que j'ai vu sur le CPE, c'est sur flickr.J'y ai un compte, des dossiers photos, etc.. alors je fouille de mes yeux tout ce qui s'y passe, ayant, moi aussi, délaissé la presse tout comme les jeunes mais pas pour les mêmes raisons;-)(c'est la presse qui m'a délaissé en premier: je fus iconographe, métier quasi disparu;-) Pour ma propre curiosité donc, j'ai le reflexe flickr...et j'y ai vu d'excellentes photos. D'accord, ces photos ont été montrées de par le monde et commentées de Tokyo à L.A. Sont-elles pour autant moins bonnes parce que numériques et gratuites et vues des millions de fois? Une photo "déflorée" pert-elle de sa superbe? Ou alors auront-elles, un jour, la prétention de devenir des icônes grâce à Internet? C'est fort probable. Une bonne photo reste une bonne photo. Qu'importe le format et son traitement.(Je me demande parfois s'il n'y a pas un mépris exclusivement franco français face l'ouverture du champs des "talents" hors lobbies photographiques?? c'est un questionnement qui me préoccupe depuis un certain temps). Bref, malgré leur "bonne volonté" de publier des photos d'amateurs, si je puis dire,(sachez quand même qu'ils ne payent pas les parutions de photos amateurs) ces deux quotidiens sont passés à côté de la "bonne photo" car celle-ci s'est trouvé un autre support pour être visible. Un support qui donne tout son espace à la photographie. Car après tout, c'est bien le peu d'espace que la presse laisse à la photo qui coince, non?. Alors quitte à publier gratuitement ses images autant le faire "planètairement". On y gagne une reconnaissance et une visibilité au-delà des frontières.
Et puis les jeunes photographes n'ont peut-être pas pensé une seule seconde à envoyer leurs photos aux quotidiens mentionnés plus haut car ils ne les lisent peut-être pas, tout simplement?
Autre questionnement plus pragmatique; lors de la guerilla urbaine en novembre, un seul photographe français, du pseudo "Toune" a mis ses photos de "guerilla urbaine" en ligne sur flickr...Que s'est-il passé entre novembre et mars pour que le media Flickr prenne une telle ampleur de vitrine photographique en France? La faute est-elle due à la lenteur de réactivité face a internet de la presse frenchy? Et pourquoi?

Un pool de photojournalistes (la plus jeune à 20 ans)s'est créé tout récemment sur Flickr depuis les manifs anti-cpe afin de montrer, en temps réel, à travers le monde, ce qui se passait chez nous. (Ce sont ces presqu'"icônes" dont je vous parlais plus haut:-)(voir le lien plus haut: cliquer le titre de ce billet)

Je vous suggère de lire ce qui suit aussi,
d'autres ont des interrogations sur le phénomène...

France: Youth ignore newspaper requests for protest photos; turn to Internet
suite du billet

et le blog du Lhivic qui consacre une analyse édifiante sur le sujet en partant de l'experience que l'EHESS à vécu de l'intérieur.
Lire l'analyse

Catherine Harmant

Réaction d'un photojournaliste

Loin de Paris et de ses émeutes, l'image parait plus nette...
Que vois t'on? Tout ce que la capitale compte de photographes de presse, jetés sur le pavé humide, casques rivés sur la tête, visières baissée, bardés d'appareil, look carré en ombre chinoise. Ils courent, sont présents partout, entre les manifestants, derrière ou devant les casseurs, c'est la guerre, les lacrymos et les matraques...
Le but du jeu est de rapporter l'image, au "péril" de sa vie, l'ambiance est tendue, tout ça est excitant...

Terriblement excitant.
Pour une fois...

Parce que le quotidien est morose, que le marché se réduit, que la place faite aux photographies de presse dans les magazines disparaît au profit des images publicitaires. Parce qu'on pige, qu'on bouffe mal et que l'agenda ne se remplis pas. Les après midi ou la pluie tombe sur la capitale, fin de mois, on se regarde pour la 20ème fois le film documentaire de Chauvel (formidable)... Delahaye, Nachwey ou Boulat parlent de guerre, d'engagement, de conscience politique, d'une vie que l'on a imaginé vivre cent fois sans en imaginer le prix. On a l'impression l'espace d'un instant de se retrouver dans les années 70, attendant un coup fil pour partir à l'autre bout du monde. C'est la fin de la bande. Retour au réel.
Alors quoi?

Cette cohorte médiatique prend son pied. Car il s'agit bien de cela, de photographes nostalgiques d'un temps ou l'on partait à la guerre comme le mercenaire. De photographes se rappelant leur vie rêvée ou vécue, disparue depuis... Pour les plus jeunes le moyen de faire leurs preuves, tenter d'accrocher une "paru" ou séduire un agence à coup de cliché fort. Loin des traditionnels défilés "plan plan", on est à Bagdad ou Beyrouth à deux pas de la Bastille... c'est le reportage de guerre à moindres frais.
"Vas y coco, ramène nous des images et si t'es bon on te garde, en diffusion bien sur, faut pas rêver..."
Alors rament les rameurs, les petites mains fraîches sorties des écoles.

Ils passent devant les anciens, poussés dans la rue par un coup de pied au cul. Un souvenir de "j'y étais" et un sentiment de "je suis encore capable". Ou "c'est mon boulot" (évidement ça fait trente ans, tu vas pas t'arrêter quand ça se passe en bas de chez toi!). Ceux là se rassurent, se disent que les 15, 10 ou 5 ans à tirer vont se passer pas si mal.

De discussions en discussions, entre collègues, jeunes et briscards, finalement on ne souhaite qu'une chose: que ça pète!
Pour être au milieu du merdier et faire des images, se sentir exister. On a tous envie de ça. Les analyses professionnelles à la sauce "sociologique" très bien. On fraye avec le danger, la tension la sueur et le gaz piquant, et l'impression qu'il n'y a que nous qui pouvons nous trouver là. Témoins irréductibles d'une démocratie malade. Entre gentils flics et méchants casseurs. Voyeurs exploités par un système que l'on refuse de voir changer. Accrochés à nos vieux rêves, pour une fois aveugles consentant. L'oubli de NOTRE réalité fait du bien.

Rien n'excuse les exactions des uns ni des autres, les agressions et les insultes.
Mais de grâce, tant qu'il n'y a rien de grave ne regrettons pas d'être là, ne regrettons pas de faire notre boulot et de construire les histoires de demain, les rêves de nos successeurs.
Pour le reste, la sémiologie, la narration du conflit, les images existent. Il n'y aucun doute sur la maladie de la presse française: cécité!
Les pages des News mags et des quotidiens relèvent de la responsabilité de ceux qui les font. Les contenus rédactionnels ne peuvent être plus fidèles à la réalité sans un réel effort déontologique. Remettre la presse française en ordre de marche,, lui redonner une crédibilité, et faire en sorte qu'elle redevienne le miroir de notre société.

C'est une large question, dans laquelle nous autres photographes avons notre place. Il faut la récupérer.

Garywald

Rebondissement..


bonjour,
je rebondis sur votre article et vous communique une coupure de presse extraite de Ouest-France en date du 10 mars 2006.
Il n'y est pas question de violence, mais de la place de la photo dans le cadre d'une confrontation... Il y aurait beaucoup à discuter sur la très relative valeur informative d'une telle image... Le nom du photographe n'est pas indiqué, l'article l'est. Est-ce l'auteur de l'article qui a réalisé ces clichés ?

Merci pour la richesse de votre site.

Bien cordialement,
Guillaume Ertaud


--
Guillaume Ertaud
le site de la lettre photo

31 mars 2006

Le CPE et les photojournalistes







Dans l'édition du 26.03.06 du Monde, un article de Sylvie Kerviel sur l'agression d'un photographe, Georges Merillon, à l'issue de la manifestation aux invalides le jeudi 23 mars.
Agression perpétrée par un jeune.
La journaliste rapporte le constat fait par les photographes de presse du changement d'attitude à leur égard, concomitant au changement sociologique visible du public des manifestations.
Alors?
Les casseurs ne sont pas des manifestants? Ce ne sont pas des jeunes comme les autres? Ils n'expriment aucune révolte? S'en prendre à une vitrine, un lycéen, un journaliste, une voiture, ne signifie rien?C'est plus rassurant un jeune étiqueté anarchiste qui attaque la police?

Pour ma part, je ne m'étonne pas de cette évolution.
Souvent placés entre la police et les manifestants, à attendre le dérapage et l'image spectaculaire, la majorité des preneurs d'images sont au contact de la violence.
La presse est présente pour informer. La présence de la presse permet toujours de dénoncer les dérapages policiers et peut-être de les prévenir. La présence de la presse assure souvent la publicité et peut-être encourage le passage à l'acte violent d'une partie des manifestants.
A voir mes confrères à Paris ce 21 mars lors de la fin de manif près de la Sorbonne, je croyais voir des images du reportage de Patrick Chauvel sur les photojournalistes de guerre et des images faites dans la bande de Gaza.
Gaz lacrymo, coups des casseurs, certains photographes se préparent visiblement au pire.
Le pire finit par arriver.
A quel point influençons nous l'information que nous sommes censés observer et transmettre?
Ce jeune qui tape sur Georges Merillon, reporter aguerri, que dit-il?
Laisse moi délinquer sans publicité?
Mort à la presse bourgeoise?
Journalistes-Police, complices!

Le fait est que la police aussi filme et photographie les manifestants, pour de futures identifications et que partout circule l'idée de l'enrichissement de certains photographes sur le dos de ceux qu'ils photographient.
Le fait est qu'il n'est pas toujours aisé d'identifier qui fait quoi.

Alors?

Le 22 mars, la photo qui a retenu mon attention sur cet événement dont j'étais le témoin fut celle d'un jeune cagoulé lançant une balustrade métallique sur une barrière de police bloquant le boulevard Saint-Michel. Seul. Etrangement.
Une photo dans un quotidien pour parler de la manif. Une photo pour résumer quatre heures de marche dans Paris, deux heures de tension entre 15 jeunes parmi 200, 15 excités parmi 200 perplexes et un peu paumés place Edmond Rostand devant les centaines de policiers interdisant l'accès des rues de Medicis, Soufflot, le bd Saint-Michel.
Il faut montrer ces violences.
Mais rappeler le contexte. Pas que dans le texte. En images aussi.
Sinon que pensera un lecteur du Maine-et-Loire de cette manif où il n'était pas?
Il aura peur, sans doute. Et après...

Taire la violence c'est désinformer.
Ne montrer que la violence c'est désinformer.

Y'a du pain sur la planche les amis!

Tout mon soutien à Georges Merillon.

Olivier Touron
Photojournaliste
CP 86841
+33 603 226 708
collectif couleur d'Orange

©photos: Olivier Touron