01 avril 2006

images du CPE et internet

Les demandes de Libération et du Monde au début des manifs anti-cpe pour recevoir des photos d'amateurs sur les manifs n'ont absolument pas fonctionné. Leur appel, que l'on a pu constater sur leurs sites internet respectifs n'a eu aucune réponse! zéro réactivité (ou très peu).
Pour la bonne et simple raison, que les jeunes phtographes se sont directement tournés vers internet....
Personnellement, le maximum de photo que j'ai vu sur le CPE, c'est sur flickr.J'y ai un compte, des dossiers photos, etc.. alors je fouille de mes yeux tout ce qui s'y passe, ayant, moi aussi, délaissé la presse tout comme les jeunes mais pas pour les mêmes raisons;-)(c'est la presse qui m'a délaissé en premier: je fus iconographe, métier quasi disparu;-) Pour ma propre curiosité donc, j'ai le reflexe flickr...et j'y ai vu d'excellentes photos. D'accord, ces photos ont été montrées de par le monde et commentées de Tokyo à L.A. Sont-elles pour autant moins bonnes parce que numériques et gratuites et vues des millions de fois? Une photo "déflorée" pert-elle de sa superbe? Ou alors auront-elles, un jour, la prétention de devenir des icônes grâce à Internet? C'est fort probable. Une bonne photo reste une bonne photo. Qu'importe le format et son traitement.(Je me demande parfois s'il n'y a pas un mépris exclusivement franco français face l'ouverture du champs des "talents" hors lobbies photographiques?? c'est un questionnement qui me préoccupe depuis un certain temps). Bref, malgré leur "bonne volonté" de publier des photos d'amateurs, si je puis dire,(sachez quand même qu'ils ne payent pas les parutions de photos amateurs) ces deux quotidiens sont passés à côté de la "bonne photo" car celle-ci s'est trouvé un autre support pour être visible. Un support qui donne tout son espace à la photographie. Car après tout, c'est bien le peu d'espace que la presse laisse à la photo qui coince, non?. Alors quitte à publier gratuitement ses images autant le faire "planètairement". On y gagne une reconnaissance et une visibilité au-delà des frontières.
Et puis les jeunes photographes n'ont peut-être pas pensé une seule seconde à envoyer leurs photos aux quotidiens mentionnés plus haut car ils ne les lisent peut-être pas, tout simplement?
Autre questionnement plus pragmatique; lors de la guerilla urbaine en novembre, un seul photographe français, du pseudo "Toune" a mis ses photos de "guerilla urbaine" en ligne sur flickr...Que s'est-il passé entre novembre et mars pour que le media Flickr prenne une telle ampleur de vitrine photographique en France? La faute est-elle due à la lenteur de réactivité face a internet de la presse frenchy? Et pourquoi?

Un pool de photojournalistes (la plus jeune à 20 ans)s'est créé tout récemment sur Flickr depuis les manifs anti-cpe afin de montrer, en temps réel, à travers le monde, ce qui se passait chez nous. (Ce sont ces presqu'"icônes" dont je vous parlais plus haut:-)(voir le lien plus haut: cliquer le titre de ce billet)

Je vous suggère de lire ce qui suit aussi,
d'autres ont des interrogations sur le phénomène...

France: Youth ignore newspaper requests for protest photos; turn to Internet
suite du billet

et le blog du Lhivic qui consacre une analyse édifiante sur le sujet en partant de l'experience que l'EHESS à vécu de l'intérieur.
Lire l'analyse

Catherine Harmant